Reports Points d'intérêt Je suis passé par là. Magazine Webcam

Kalash

Profile image

Édité par :

Date: 22/09/2005
.

Kalash

Une exposition basée sur les reportages photographiques réalisés en 2001 et 2002 respectivement par Eric Chrétien et Franck Charton dans les hautes vallées du Chitral, dans l'Hindu-Kush pakistanais à la frontière avec l'Afghanistan. L'exposition est organisée par le MUSEO NAZIONALE DELLA MONTAGNA - CAI TORINO et l'Assessorato alla Montagna della PROVINCIA DI TORINO, avec la collaboration de CITTA' DI TORINO, CLUB ALPINO ITALIANO, MONTANEA, CHAMBÉRY PROMOTION et GESCH. Les Kalash font partie des Kafiri, un peuple d'origine et de langue indo-européennes qui est resté isolé pendant des siècles dans la région de l'Hindu-Kush, à cheval sur l'Afghanistan et le Pakistan, et qui, à la fin du XIXe siècle, comptait encore environ 100 000 individus. Entourés et protégés par l'isolement créé par les hauts sommets de la région (dans le seul district de Chitral, on compte environ soixante-dix sommets de plus de 6 000 mètres, dominés par le Tirich Mir, 7 690 mètres), les Kafiri (de kafir, infidèles, car païens) n'ont pas été atteints par le christianisme et ont résisté à l'islam jusqu'en 1895, date à laquelle ceux qui se trouvaient en territoire afghan ont été soumis par l'émir Abdur Rahman Khan et se sont convertis. Les Kalash, en revanche, se trouvaient au fond des hautes vallées qui faisaient alors partie de l'Inde britannique et n'étaient reliés à Chitral que par d'interminables chemins escarpés. Ils ont ainsi pu échapper à cette colonisation et survivre jusqu'à aujourd'hui, en conservant leurs coutumes et traditions, leur culture et leur religion païenne, primitive et polythéiste. Aujourd'hui, les Kalash, découverts par les premiers voyageurs anglais à la fin du 19ème siècle et qui sont en quelque sorte les frères de nos anciens ancêtres, ne sont plus qu'un peu plus de 3 000. Leurs vallées ont été desservies par des routes et, face aux nombreuses contaminations extérieures qui en ont découlé, ils luttent pour maintenir leur culture face aux fondamentalismes religieux orientaux et au tourisme occidental, souvent dévastateur à certains égards. Ce monde au coucher du soleil a été visité en 1959 par Fosco Maraini, lors d'une expédition au sommet du Saraghrar Peack (7 349 mètres) ; ses écrits et photographies ont été publiés dans le Cahier n° 57, édité en 1988 par le Musée national de la montagne (Fosco Maraini, Una vita per l'Asia). De belles statues en bois de leur tradition artisanale ont été apportées en Italie par Paolo Graziosi en 1954 et sont aujourd'hui exposées au musée d'anthropologie de l'université de Florence. L'exposition de Turin, comme celle présentée à Chambéry en janvier dernier, présente les magnifiques photographies de Franck Charton pour le magazine "Grandes Reportagese" et d'Eric Chrétien pour "Le Figaro Magazine", complétées par un certain nombre d'objets documentant la vie quotidienne d'un peuple tenacement perché à plus de deux mille mètres d'altitude sur des pâturages, des forêts et des pentes abruptes de montagnes escarpées. L'exposition est divisée en différents secteurs : le paysage et l'habitat ; les villages caractérisés (unique dans l'Hindou-Kouch) par des maisons de pierre, de bois, de boue et de chaume, reliées entre elles par des échelles placées sur les terrasses et qui peuvent être enlevées en cas d'attaque ennemie, de sorte que le village devient une forteresse ; la vie quotidienne hivernale et estivale d'une civilisation pastorale, avec des troupeaux de bovins dans la basse vallée et de moutons et de chèvres plus haut, avec ses costumes colorés et son artisanat autarcique ; la religion, avec son panthéon riche en dieux, ses rites et ses symboles. Une place particulière est consacrée aux fêtes, notamment le solstice d'hiver (Chaumos) et le solstice de printemps (Joshi), qui sont très importantes pour comprendre les croyances, la spiritualité et l'organisation sociale du peuple kalash, dans lequel les femmes jouent un rôle déterminant. Enfin, une vision optimiste des problèmes actuels, avec les projections appropriées vers l'avenir d'un peuple qui veut pouvoir maintenir son identité culturelle, ses coutumes et ses traditions millénaires, mais à travers les conquêtes sociales nécessaires, par exemple dans le domaine de l'hygiène et de la salubrité, qui peuvent être garanties par une combinaison appropriée avec l'éducation, la modernité et l'innovation. L'exposition de Turin et de Chambéry veut apporter une contribution dans ce sens, en soutenant également la demande que l'association GESCH, créée en 1998 par le naturaliste français d'origine espagnole Jordi Magraner, tragiquement décédé à Chitral en 2002 après dix ans de vie avec et pour les Kalash, a adressée à l'UNESCO : classer leurs trois vallées, celles de Birir, Bumburet et Rumbur, au patrimoine mondial de l'humanité et inscrire toute la communauté kalasha avec sa langue indo-européenne dans le patrimoine culturel immatériel. Kalash Un peuple des hautes vallées du Pakistan Une exposition de MUSÉE NATIONAL DE LA MONTAGNE - CAI TORINO / PROVINCE DE TURIN avec la collaboration de VILLE DE TURIN / CLUB ALPIN ITALIEN MONTANEA / CHAMBÉRY PROMOTION / GESCH Lieu d'exposition : TURIN, MUSÉE NATIONAL DE LA MONTAGNE, 23 SEPTEMBRE - 30 OCTOBRE 2005 [Entrée provisoire : Via G. Giardino 48]. Billets : plein tarif Euro 5.00 / réduit Euro 3.50 / membres CAI Euro 2.50 Vernissage : 22 septembre 2005, 18h30 Service de presse de Museomontagna Tel. 011.6604104 / Fax 011.6604622 / web www.museomontagna.org