Cervino (1932), en compagnie de son cousin Enzo Benedetti et des guides du Breuil, Maurizio Bich, Luigi et Luciano Carrel et Antonio Gaspard. On peut lire le récit de cette aventure dans l'une des œuvres littéraires les plus réussies de Mazzotti : Grandi imprese sul Cervino (1934). Mais c'est dans les Dolomites que se déroule l'essentiel de sa carrière d'alpiniste. Ses montagnes préférées sont celles du groupe de Popèra, au pied du Valgrande, où il peut se vanter d'avoir réalisé de nombreuses premières ascensions, soit absolues, soit par une nouvelle voie : sur la Cima Bagni, sur le Campanile de Selvaplana et de Valgrande, sur les Guglia 1° et 2° de Stallata, sur la Punta del Fulmine NE de Popèra, sur le Dito della Madonna del passo Sentinella et sur le Campanile Colesei. Certains de ces exploits sont accomplis en compagnie de son épouse, Nerina Crétier, originaire du Val d'Aoste, sœur d'Amilcare Crétier, protagoniste du dernier grand exploit sur le Cervin (qui lui fut également fatal). Son ascension la plus difficile techniquement reste l'ouverture d'une nouvelle voie (degré V et VI, pour une extension de 650 m) sur la face ouest de la Cima Canali dans le Pale di San Martino (1935) avec son concitoyen Arturo Cappelletto. Giuseppe Mazzotti, dit "Bepi", est aujourd'hui plus connu pour ses mérites d'écrivain de montagne : Outre le volume susmentionné sur la conquête du Cervin paroi par paroi, sont également très célèbres "La montagna preso in giro" (1931), une série d'images préfigurant les échecs du tourisme de masse ; le roman "La grande parete" (1938) et le volume "Montagnes valdôtaines", l'histoire de la vocation d'alpiniste d'un jeune homme, inspirée par la vie de son beau-frère (1951 ; prix de la Saint-Vincent l'année suivante). Suivre le fil de son activité de publiciste spécialisé dans l'alpinisme n'est pas une mince affaire, puisqu'il a collaboré avec une trentaine de journaux, et pas seulement italiens : on rappellera toutefois sa participation en tant que reporter du Resto del Carlino à l'expédition italienne au Cerro Aconcagua (1934), qui a vu défiler les meilleurs noms de l'alpinisme italien de l'époque, parmi lesquels Renato Chabod, Gabriele Boccalatte, Piero Ghiglione, Giusto Gervasutti, en tant qu'hommes de tête. Addenda du 27 mars 2003 Grâce à la collaboration de notre utilisateur Gianatonio Furlanetto, nous apprenons que Bepi Mazzotti était également un habile portraitiste : en effet, il possède des œuvres dédicacées par l'alpiniste aux multiples talents, représentant le père de M. Furlanetto, qui était un ami proche de Mazzotti. Il est également noté dans la marge que les deux amis étaient souvent rejoints par l'ancien propriétaire de la brasserie Pedavena.