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Joseph-Marie Henry

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Date: 28/01/2024
Né à Courmayeur en 1870, Joseph-Marie Henry, plus connu sous le nom de l'abbé Henry, était le dernier représentant de ce clergé valdotain typique du XIXe siècle, passionné de montagne, de science et attentif à l'évolution de la société.Son champ d'ac...

Né à Courmayeur en 1870, Joseph-Marie Henry, plus connu sous le nom de l'abbé Henry, était le dernier représentant de ce clergé valdotain typique du XIXe siècle, passionné de montagne, de science et attentif à l'évolution de la société.

Son champ d'action allait de l'alpinisme proprement dit (il a dans son palmarès toutes les ascensions classiques et de nombreuses premières ascensions), à la botanique (il a été président de la Société de la Flore Valdôtaine pendant quarante-six ans), à l'histoire (il a écrit de nombreux ouvrages dont un véritable best-seller de l'époque : L'Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d'Aoste, 1929), à la science glaciologique, à l'économie (il fut un propagandiste de la "nouveauté" de l'époque que constituaient les coopératives), à l'agriculture (il fut un partisan de la méthode Solari, qui prévoyait la rotation des cultures pour augmenter la production), à la politique et au journalisme (il fut un farouche opposant au libéralisme et au socialisme, qu'il combattit dans les colonnes du Duché d'Aoste) ; enfin, il se consacre également à la philologie appliquée à la toponymie et à l'écriture de nouvelles et de pièces de théâtre en patois.
Il est donc extrêmement difficile de résumer en quelques lignes une personnalité aux multiples facettes : nous nous contenterons ici de rappeler ses exploits alpinistes et son travail de naturaliste émérite.
Fils d'un des plus célèbres guides de Courmayeur, l'abbé Henry contracte très tôt ce qu'il appelle "le microbe de l'alpinisme".
Il se fait connaître le 5 août 1893 en célébrant pour la première fois la messe au sommet du Mont-Blanc. Il a ensuite été transféré en tant que curé adjoint à Cogne, il a eu l'occasion de rencontrer et de collaborer avec l'abbé Chanoux à la réalisation du célèbre jardin botanique Chanousia. Il créa même son propre jardin à Courmayeur, qu'il dut cependant abandonner en 1903, lorsqu'il fut nommé curé de Valpelline. Là, il entreprend une étude complète : topographie, coutumes, flore et climatologie. Il en résulta le premier guide de la région, qui contribua grandement à sortir Valpelline de l'anonymat. Il gravit pratiquement toutes les montagnes de la région, la plupart en première ascension, et donna aux différents sommets les noms de ses amis prêtres.
D'un caractère bourru, mais d'une âme bonne et sincère, il était tenu en haute estime dans les milieux de l'alpinisme et de la botanique. Il fut en effet sollicité à plusieurs reprises pour donner des conférences à Turin, Milan et Gênes ; des comptes rendus de ses ascensions figurent dans les bulletins des clubs alpins italiens, français et suisses. Dans le domaine naturaliste, il fait autorité, au point que de nombreux universitaires collaborent volontiers au Bulletin de la Flore Valdôtaine dont il est l'animateur. Sa notoriété ne se dément pas avec l'âge, si bien qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté lors d'une rafle et emmené à Aoste, il lui suffit de décliner ses généralités pour que l'officier allemand le fasse libérer avec moult excuses.
Il a toujours été partisan d'un rapport un peu mystique à la montagne et à la nature : il aimait l'alpinisme solitaire. Il disait que la meilleure compagnie d'un alpiniste est de ne pas avoir de compagnie, parce que c'est la seule façon de profiter de la compagnie de la montagne, aussi parce que la montagne parle à voix basse et qu'il faut le silence et la solitude pour entendre sa voix.
Il est mort subitement à l'âge de 77 ans, alors qu'il s'occupait de son jardin en compagnie de ses abeilles.

Né à Courmayeur en 1870, Joseph-Marie Henry, plus connu sous le nom de l'abbé Henry, était le dernier représentant de ce clergé valdôtain typique du XIXe siècle, passionné par la montagne, la science et l'évolution de la société.Son champ d'action s'étendait de l'alpinisme proprement dit (il a à son palmarès toutes les ascensions classiques et de nombreuses premières absolues), à la botanique (il a été président de la Société de la Flore Valdôtaine pendant quarante-six ans), à l'histoire (il a écrit de nombreux ouvrages dont un véritable best-seller de l'époque : L'Histoire populaire religieuse et civile de la Vallée d'Aoste, 1929), à la science glaciologique, à l'économie (il fut un propagandiste de la "nouveauté" de l'époque que constituaient les coopératives), à l'agriculture (il fut un partisan de la méthode Solari, qui prévoyait la rotation des cultures pour augmenter la production), à la politique et au journalisme (il fut un farouche opposant au libéralisme et au socialisme, qu'il combattit dans les colonnes du Duché d'Aoste) ; enfin, il s'est également consacré à la philologie appliquée à la toponymie et à l'écriture de nouvelles et de pièces de théâtre en patois.Il se fait connaître le 5 août 1893, en célébrant pour la première fois la messe au sommet du Mont Blanc. Plus tard, muté comme curé adjoint à Cogne, il eut l'occasion de connaître et de collaborer avec l'abbé Chanoux à la création du célèbre jardin botanique de Chanousia. Il créa même son propre jardin à Courmayeur, qu'il dut cependant abandonner en 1903, lorsqu'il fut nommé curé de Valpelline. Là, il entreprend une étude complète : topographie, coutumes, flore et climatologie. Il en résulta le premier guide de la région, qui contribua grandement à sortir Valpelline de l'anonymat. Il gravit pratiquement toutes les montagnes de la région, la plupart en première ascension, et donna aux différents sommets les noms de ses amis prêtres.
De caractère bourru, mais avec une âme bonne et sincère, il était très apprécié dans les milieux de l'alpinisme et de la botanique. Il fut en effet appelé à plusieurs reprises à donner des conférences à Turin, Milan et Gênes ; des comptes rendus de ses ascensions existent dans les bulletins des clubs alpins italiens, français et suisses. Dans le domaine naturaliste, il fait autorité, au point que de nombreux universitaires collaborent volontiers au Bulletin de la Flore Valdôtaine dont il est l'animateur. Sa notoriété ne s'est pas démentie avec l'âge, à tel point qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, arrêté lors d'une rafle et emmené à Aoste, il lui a suffi de donner ses coordonnées pour que l'officier allemand le fasse libérer avec moult excuses.
Il a toujours été partisan d'un rapport un peu mystique avec la montagne et la nature : il aimait l'alpinisme solitaire. Il disait que la meilleure compagnie d'un alpiniste est de ne pas avoir de compagnie, parce que c'est la seule façon de profiter de la compagnie de la montagne, aussi parce que la montagne parle doucement et que vous avez besoin de silence et de solitude pour entendre sa voix.
Il est mort soudainement à l'âge de 77 ans, alors qu'il s'occupait de son jardin en compagnie de ses abeilles.

Monsieur le Président, vous êtes un homme d'affaires, vous êtes un homme d'affaires.