
11 février 1971 : [[René Desmaison]] et Serge Gousseault entreprennent l'ascension directe de la Punta Walker (4208 m) sur les Grandes Jorasses dans le massif du Mont-Blanc. C'est une première absolue, hivernale de surcroît. René Desmaison est un homme mûr, une légende de l'alpinisme : sa vie est partagée entre son métier de guide à Chamonix et celui de conférencier à travers la France.
11 février 1971 : [[René Desmaison]] et Serge Gousseault entreprennent l'ascension directe de la Punta Walker (4208 m) sur les Grandes Jorasses dans le massif du Mont-Blanc. C'est une première absolue, hivernale de surcroît. René Desmaison est un homme mûr, une légende de l'alpinisme : sa vie est partagée entre son métier de guide à Chamonix et celui de conférencier à travers la France.
Serge Gousseault n'a que 23 ans, mais un palmarès d'ascensions techniquement exigeantes : il ne lui manque qu'un grand hiver. Le choix de la destination est dû au hasard : arrivés à la base des Grandes Jorasses, ils s'aperçoivent que l'éperon central est déjà occupé par une autre équipe partie un jour plus tôt ; il ne reste plus que le Marcheur, 1200 mètres de granit et de glace lisse et insidieuse, surplombante et animée par d'incessantes décharges de neige et de cailloux ! L'ascension est dure, techniquement très difficile, les conditions environnementales extrêmes, même si le beau temps est presque toujours au rendez-vous. Ils pensaient avancer plus vite, mais les bivouacs se succèdent, de moins en moins confortables. A la montée, ils récupèrent les pitons, mais ce n'est pas toujours possible. Dans la vallée, l'agitation de la famille grandit, aussi parce que le contact radio est rompu et que le temps change. 17 février : Serge montre les premiers symptômes de l'effondrement. Ils sont à 200 mètres du sommet, la nourriture manque, les pitons aussi, une corde a cassé : c'est le début de la fin dans un crescendo d'émotion qui cloue le lecteur sur sa chaise jusqu'au dénouement de l'histoire grâce à l'intervention de l'hélicoptère d'Alain Frébault. Sur le mur on meurt, cela fait partie du jeu, mais la page noire de l'alpinisme s'est écrite sur le terrain grâce à un tourbillon de malentendus, de rivalités, de représailles, de formalismes absurdes et peut-être même d'incompétence à occuper des postes à haute responsabilité. Une triste page qui a mis du temps à se tourner et qui, probablement, pour certains protagonistes, est restée ouverte à jamais. Serge Gousseault ne l'a certainement pas lue ni écrite, puisque le 22 février 1971, il meurt d'épuisement à 80 mètres du sommet, après onze jours sur la paroi.
Les commentaires de
Maurizio Bergamini
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