sentier des douaniers (3/4) : Beaulieu sur mer - Cap d'Ail

Accès

Il part du port de Beaulieu-sur-mer, que l'on peut rejoindre depuis Nice par le bus n° 600, toujours sur le réseau tarifaire urbain.

Pour être précis, l'arrêt s'appelle " Petite Afrique ", un nom qui correspond à celui de la plage adjacente.

La plage de Beaulieu-sur-mer est située à l'entrée de la ville.

Introduction

Troisième partie du chemin de Nice à Menton le long de la route du bord de mer.

Alternance de tronçons scéniques et naturalistes avec d'autres sur asphalte qui ne sont pas très agréables

Description

Du port, on se dirige vers l'est, en passant devant les courts de tennis, jusqu'à l'un des coins les plus célèbres de la station : la plage de la Petite Afrique, sablonneuse et naturellement ombragée (photo 1).

On monte vers la route carrossable, non sans avoir admiré les somptueuses villas qui bordent la plage (dont l'une est/était la propriété de Bono, le leader de U2).

Le premier tronçon commence sur l'asphalte, ce qui n'est pas très gratifiant. Vous passez sous un mini-tunnel et continuez en direction d'Eze (photo 2). Depuis le Cap Roux, un beau panorama s'ouvre sur la petite baie, dominée par le village célèbre pour son nid d'aigle et qui a déjà fait l'objet d'une autre excursion (voir le sentier Nietzsche). Vous pouvez descendre jusqu'au bord de l'eau ou choisir de continuer sur la route pavée (la Corniche). Dans les deux cas, le point de convergence est la gare (Eze gare), où il faut toujours suivre la Corniche en direction de l'est.

Après une centaine de mètres, vous verrez l'embranchement pour le chemin de Nietzsche, qui monte vers le village médiéval et son château. Au lieu de cela, nous continuons sur le tronçon le plus désagréable de toute la journée : deux kilomètres sur l'asphalte (peut-être même brûlant), coincés entre la circulation sur la gauche et le parapet de la voie ferrée sur la droite. Seule beauté : la mini péninsule privée de Villa Isoletta (photo 3), même si la proximité de la voie ferrée gâche la poésie de l'endroit.

Avec un peu de patience, nous atteignons l'embouchure du tunnel qui dévie le trafic auomobil vers la gauche. Nous suivons la route de droite, qui était la seule Corniche jusqu'en 1970, date à laquelle un important glissement de terrain l'a interrompue, d'où la construction du tunnel de contournement. Enfin, un peu de silence et de tranquillité relative, avec la possibilité d'apercevoir d'en haut l'un des hôtels les plus exclusifs de la côte : l'Hôtel du Cap Estel (photo 4), également célèbre pour sa vue panoramique qui s'arrête à la Corse ! En regardant vers l'est, on aperçoit l'effilochement du littoral, que nous suivrons tout au long de notre parcours (photo 5).

Nous revenons sur la Corniche et la deuxième partie fastidieuse de la journée commence : le parcours suit la vallée du Saint-Laurent jusqu'au début de la petite ville de Cap-d'Ail, située à l'autre extrémité du U tracé par la route.

Au début de la ville, en amont de la route, on aperçoit le Château des Terrasses (photo 6). Splendide demeure du XIXe siècle, il a accueilli les membres de la famille impériale russe et même la reine Victoria, leur cousine. Il est dommage que l'ensemble soit gâché par des immeubles d'habitation crasseux dans le plus pur style des années 1970. Quelques marches et en montant, on peut acheter des produits de boulangerie pour notre goûter, dont un bon pan bagnat, le sandwich typique farci de crudités, d'olives, de thon, d'œufs et d'anchois et arrosé d'huile d'olive. En face de la boulangerie-pâtisserie, notre route vers la mer (photo 7) commence : l'avenue Chalrles Blanc. C'est une succession de splendides villas Belle Epoque. Nous signalons celle des frères Lumière (inventeurs du cinématographe) (photo 8) et, plus loin, l'ancienne demeure du baron Peauville (photo 9).

Nous suivons les panneaux à droite qui nous conduisent à la Plage Mala et à ses deux restaurants VIP. (photo 10) Nous laissons la plage sur la droite et passons le poste de secours. C'est enfin un peu de nature sauvage qui commence, avec un petit escalier dans la forêt qui surplombe la mer (photo 11). Nous atteignons la Pointe Mala et sa fausse ruine antique. C'est ici qu'en 1596, une expédition d'aventuriers provençaux débarqua avec l'intention de conquérir et de s'emparer de Monte-Carlo. Ils furent repoussés à la canonnade et on n'entendit plus jamais parler d'eux...

Les Monégasques, eux, continuent de venir ici, car c'est une destination privilégiée pour leur jogging.

Le sentier a été refait après la tempête de 2018 qui en a détruit de grandes portions. On passe entre les rochers et la mer à droite et de somptueuses villas à gauche. On arrive bientôt à la Carrière des Meules : un lieu où l'on trouve des traces d'extraction de meules dans les siècles passés, ce qui est curieux, étant donné qu'historiquement les environs n'étaient pas équipés de moulins (photo12).

Les villas se succèdent, ainsi que les histoires de leurs propriétaires : Villa Les Funambules, qui a appartenu à Sacha Guitry (acteur, écrivain et dramaturge du début du XXe siècle) ; Villa Camélias, lieu de prédilection de divers écrivains dont André Malraux et André Gide, aujourd'hui ouverte à la visite puisqu'elle est utilisée comme musée. Villa Paloma, et plus haut sur le Cap Rognoso, villa The Rock, lieu de retraite de Greta Garbo et où ont été prises les célèbres photos de la diva dans la piscine.

Sur ce tronçon du parcours, il y a aussi une petite oasis pour faire une pause : près du restaurant étoilé La Pinede, dont les tables surplombent la falaise, il y a un point d'arrêt pour un pique-nique gratuit et à l'ombre (photo 13).

De villa en villa, on atteint la Pointe des Douaniers (photo 14) où, en regardant vers la mer, on distingue les roches volcaniques noires, héritage d'autres ères géologiques lorsque la Corse et la Sardaigne se sont détachées du continent. Sur la gauche, on aperçoit les premières constructions de la Principauté de Monaco, le quartier de Fontvielle (photo 15).

Le chemin contourne la pointe, contourne le restaurant Le Cabanon et sa mini-plage et reprend la forme d'une promenade panoramique sous les énièmes villas de VIP historiques : le peintre Folon, la villa Le Chien Bleu des sœurs Carita, fondatrices de la marque de cosmétiques du même nom, et surtout, après une sorte de petite porte, La Capponcina, le refuge d'après-guerre de Winston Churchill, lorsque sa carrière politique était terminée et qu'il luttait contre le mal noir de la Dépression : ici, il avait l'habitude de descendre à la mer pour se baigner et apporter son chevalet pour peindre des aperçus du chemin, des rochers et des vagues, à tel point qu'aujourd'hui encore on peut prendre des photos identiques à ce que l'ancien Premier ministre britannique a peint (si l'affluence le permet) (photos 16, 17, 18).

La promenade se termine peu après, en arrivant à la plage du Marquet, face au port de Cap-d'Ail et aux arches du stade Louis II, en territoire monégasque (photo 19).

Pour revenir à Beaulieu (ou Nice), il faut suivre la route qui contourne la plage jusqu'à une tour de verre contenant un ascenseur. En montant au sommet, on se retrouve au niveau de la Corniche. Il ne nous reste plus qu'à traverser la route et à faire la queue au premier arrêt de bus sur la gauche : c'est le premier arrêt sur le territoire français après Monaco et il est déjà considéré comme le réseau urbain de Nice.